pourquoi mon cœur s'agite (ash)

résistances

résistance à la douleur physique :
011%

résistance à la douleur morale :
022%

résistance à la pression :
028%

résistance à la solitude :
006%

résistance aux phénomènes inexplicables :
033%

forces

force physique :
006%

charisme :
010%

sincérité :
021%

capacité à raisonner :
028%

sang-froid :
035%

pourquoi j'existe ?

t'es sans doute pas le premier à te l'être demandé. c'est normal. est-ce qu'on ne s'interroge pas tous à ce sujet, à un moment de notre vie ? pourquoi j'existe. qu'est-ce que je fais là. dans quel but ai-je été crée. peu importe la formulation, ça reste la même question, celle que tu t'es posée pour la première fois à l'âge de six ans, quand tes parents t'ont oublié avec ton sac pikachu sur le dos et ta nintendo ds à la main dans le hall de l'hôtel où vous aviez passé vos vacances d'été. pour quelle mystérieuse raison avaient-ils décidé de te faire venir au monde, eux qui ne semblaient pas éprouver autre chose à ton égard qu'un profond désintérêt, une occasionnelle contrariété, et quelque fois, des élans de ce qui s'apparentait plus à de la culpabilité qu'autre chose ? ok, à cet âge-là, tu ne comprenais pas vraiment la différence. mais ce que tu comprenais, c'était que tu étais de trop. tu dérangeais.

au point qu'on t'abandonne seul dans un endroit rempli d'inconnus, bruyant, coloré – bref, terrifiant pour le gosse introverti et trouillard que tu étais. il a fallu de longues recherches au personnel de l'hôtel pour te retrouver, perché sur la plus haute plateforme d'un échafaudage. te convaincre de redescendre a été plus facile : il a suffi de te promettre qu'un goûter t'attendait en bas. au final, tu n'as eu droit qu'à un savon de tes parents. on était morts d'inquiétude. alors que c'est eux qui t'avaient laissé là tout seul et ne s'étaient rendu compte de ton absence qu'au bout de plusieurs heures de route. c'est à partir de ce jour-là que tu as commencé à douter des adultes et de tout ce qu'ils te disaient.

×××

en plein milieu de ton année de CE2, tes parents ont divorcé et ont déménagé chacun à un bout du pays, comme s'ils voulaient mettre le plus de kilomètres possibles entre eux. résultat, tu t'es retrouvé loin de tes potes, dans une école où tu ne connaissais personne. la veille du premier jour, tu as décidé sur un coup de tête de couper les longues tresses que tu laissais pousser depuis des années. ta mère a crié en voyant le résultat, et elle t'a emmené chez le coiffeur aussitôt."pour tenter de rattraper ce massacre," a-t-elle dit. résultat, quand tu es entré pour la première fois dans ta nouvelle classe, tu avais les cheveux plus courts que la plupart des autres gamins. t'aimais déjà pas les robes, ni le rose, ni les bracelets, rien de ce que la société considérait comme féminin. alors, au début, tout le monde t'a pris pour un garçon.

ashley, on dirait trop un prénom de fille. ça te va si je t'appelle ash ?

t'as haussé les épaules. celui qui a dit ça s'appelait julian et à partir de ce jour-là, tu ne l'as plus lâché d'une semelle. et quand la classe a eu piscine pour la première fois et qu'ils ont tous compris, c'est le seul qui ne s'est pas moqué de toi - et qui a continué de t'appeler par ton surnom.

×××

maman, je veux pas être une fille. tu as prononcé cette phrase sans la regarder, les yeux perdus dans le paysage alors que la voiture qui vous ramenait à la maison. tu avais treize ans. tu ne savais pas vraiment qui tu étais, mais tu étais sûr d'une chose : tu détestais les changements que le début de l'adolescence provoquaient dans ton corps. tu étais de plus en plus féminine et c'était bien la dernière chose que tu voulais.

d'accord. elle a continué de conduire sans rien ajouter.

quand tu y repenses, tout est allé très vite. quelques mois plus tard, tu expliquais ton problème à un psychologue, et après tout s'est enchaîné. les hormones. le changement d'état civil (t'aurais pu modifier ton prénom, mais t'as décidé de le garder - tu ne sais pas trop pourquoi). tout ça a pris quelques années, mais tu as eu l'impression que ça ne durait qu'un bref instant. ça n'a pas trop plu à ton père, au début. tu ne comprends pas vraiment pourquoi (c'est pas comme s'il en avait quelque chose à foutre de toi). mais de toute façon, c'était pas à lui de décider.

tout le monde sait que t'es pas une fille. le problème, c'est que t'es pas non plus un garçon. et sur les papiers, il n'y a que deux cases. alors tu dis rien et tu hoches la tête quand on t'appelle monsieur, même si ça ne va pas. même si tu as l'impression que tu ne pourras jamais être tout à fait toi.

×××

t'y as pas cru au début quand t'as reçu la lettre. tes yeux se sont arrêté sur la phrase qui disait que tu avais été sélectionné et l'ont fixé pendant une bonne dizaine de secondes. il devait y avoir une erreur. il n'y avait rien, strictement rien dans ton dossier qui sorte assez de l'ordinaire pour retenir l'intérêt de qui que ce soit. et pourtant, c'était vrai. tu faisais bel et bien partie des étudiants choisis pour rejoindre ce "pensionnat d'élite" ou je-ne-sais-trop-quoi. y avait de quoi se marrer, mais t'as même pas esquissé l'ombre d'un sourire.

est-ce que ça t'intéressait ? non.
mais est-ce que t'avais une meilleure idée ? non plus.

ton bac, tu l'avais eu de justesse. les études supérieures ne t'intéressaient pas. tu n'avais pas la moindre envie de travailler. tout ce que tu voulais, c'était qu'on te laisse vivre, un peu. mais pour tes parents, c'était hors de question. "si tu ne trouves pas quelque chose à faire d'ici un mois, ce sera la fac de commerce ou l'armée." génial, merci papa. c'était même pas un choix - plutôt une sentence maximale. alors, passer un an dans les astrales, c'était peut-être pas si mal.

ouais. si t'avais su à ce moment-là que tu n'aurais ni internet, ni ordinateur, ni téléphone, t'aurais pas été si chaud.

pseudo sleepy ghost âge approximatif l'âge de passer le bac (ou d'essayer) découverte du forum ruby *winkwink* en plus je suis pas censé m'inscrire sur des forums mais vous êtes beaux et je suis faible et en plus je connais plus ou moins des gens ici du coup g craqué plus qu'à espérer que je regrette pas