écoute mon coeur écoute la rage [amo]

résistances

résistance à la douleur physique :
40%

résistance à la douleur morale :
10%

résistance à la pression :
30%

résistance à la solitude :
20%

résistance aux phénomènes inexplicables :
0%

forces

force physique :
30%

charisme :
0%

sincérité :
40%

capacité à raisonner :
30%

sang-froid :
0%

08/06/2018.


« Monsieur Heisenburg ! Asseyez-vous, je vous en prie. Si vous êtes ici aujourd'hui pour la première fois, sachez que j'aurais aimé vous rencontrer avant. Malheureusement, il semble qu'il y ait toujours eu, hum, un petit souci postal entre le lycée et votre domicile... Tout de même, sept convocations qui se perdent dans la nature et un numéro incorrect différent donné chaque année, sur trois ans, c'est assez regrettable... N'est-ce-pas Amo ? »

Bla bla bla. Ça, c'est Amo, et ses pensées. Face à lui, assis dans son fauteuil rouge en cuir gras, le proviseur, rougeaud et gras lui aussi, s'adresse de son ton de chien haletant à son père, dont le visage se décompose de plus en plus à chaque mot que prononce le proviseur. Amo, s'il ne serrait pas les dents aussi fort, il rirait bien à propos des lettres. Sept seulement ? Enfin, c'est parce que l'homme au teint couperosé ne connaît pas le nombre exact de notifications de retenue qu'Amo a fait disparaître avec soin : tout de même, c'est fou comme leur facteur avait une fâcheuse tendance à confondre la poubelle et la boîte aux lettres.

Amo tape du pied, le regard mauvais, le cœur et des insultes au bord des lèvres. Il hésite entre balancer la statuette naze qu'il regarde d'un œil torve depuis qu'il est entré dans la tronche du proviseur ou partir en courant, partir pour ne jamais revenir, partir pour aller hurler sa rage dans la forêt ou un truc bien cliché dans le même style. Limite, il serait tellement en colère qu'il pourrait fendre des bûches avec son poing. Quoique, sa main droite, bandée, dément ce fantasme ; ne serait-ce qu'en corrigeant ce petit con de Sam la semaine dernière, il s'est pété deux phalanges, alors fendre des bûches... Tant pis, il se contenterait de hurler, ce serait suffisant pour la caméra.

« Amo ? »

Là, c'est son père qui vient de parler. Amo ne le regarde même pas. C'est pas de la honte, c'est pas du défi, c'est du dégoût, pur et dur.

Le proviseur reprend : « Comprenez ma situation : Amo est un élève très intelligent, qui ne manque pas de le faire savoir, surtout dans les matières scientifiques. Mais il ne peut pas s'empêcher de désobéir de toutes les manières qui soient au règlement, que ce soit en se battant ses camarades, en fumant aux abords de l'établissement... ou en relâchant toutes les sauterelles de la salle de bio aux quatre coins du bâtiment scientifique, entre autres… "exploits". »

Amo ne répond toujours pas. À vrai dire, il réprime un sourire depuis que les sauterelles ont été évoquées : qu'est-ce-que ça avait été drôle ! Les bestioles avaient bouffé tous les rideaux et blouses présents dans le bâtiment et elles s'étaient reproduites à une vitesse telle que le lycée avait dû faire appel à une entreprise privée pour les éradiquer. Une idée de génie, d'après Amo. Un peu moins d'après le proviseur, visiblement. Dommage !

Le proviseur reprend la parole. Gentiment, mais fermement, il explique à monsieur Heisenburg que malgré sa « grande magnanimité », il ne peut pas accepter de continuer à recevoir Amo dans son établissement, et qu'à deux semaines du baccalauréat, il va falloir lui trouver un lycée qui accepte au moins de lui servir de centre d'examen. Silencieusement, Heisenburg père et fils quittent le bureau, traversent le lycée, s’assoient dans leur voiture, enfermés tous les deux dans le vacarme de leurs pensées.

« Tu… tu fumes ?.. » commence son père d'une voix faible, celle d'un  vaincu de toujours, d'un homme déjà à terre que la vie continue à piétiner. Une victime.

Amo rit, d'un rire qui ressemble plus à un aboiement qu'à un éclat de joie.

« -Putain. C'est tout que ce tu trouves à me dire ?
- Je… pourquoi tu ne nous as rien dit, jamais ?
-Parce que vous auriez pas aimé que je vous dise la vérité. »

Dans le rétro, il lance un regard à son père.
Une œillade parricide, pile entre les deux yeux. Un regard qui crie, qui hurle la violence qui grandit dans son cœur depuis des années, qui traite son père de tous les noms. Victime. Enfoiré. Lâche. Fais pas semblant de t'intéresser à moi maintenant. Je te déteste. T'es faible. Maman au moins, elle est forte. C'est à elle que je veux ressembler. Mais il faut pas qu'elle sache. Sinon elle va se briser. Comme toi.

« T'as raison, tais-toi. Je m'en fous de ce que tu penses. Ou plutôt, ça me fait plaisir de l'imaginer : ton gosse dont tu te fous royalement viens de passer de premier de la classe à délinquant notoire. Pas cool, maintenant, tu sais que t'as vraiment tout raté, même ton fils. Putain, tu dois avoir les boules. »

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04/07/2018

Pourtant, son père n'a pas dû tant le rater que ça. Amo a eu son bac du premier coup, et il a bien fait de l'avoir, parce que de toute façon, il avait dores et déjà décidé de ne pas aller aux rattrapages.

D'ailleurs, il a même reçu une lettre cheloue du gouvernement, qui lui proposait une sorte de séjour dans un coin paumé, avec des étudiants aussi paumés que lui. Amo d'avant juin n'aurait même pas pris la peine d'y penser et aurait immédiatement refusé, ne serait-ce que par rébellion ; mais Amo post-bac (APB pour les intimes) en a ras-le-bol de subir les regards déçus de ses parents et leurs interrogations sans queue ni tête sur son futur. Alors il fait son sac, claque la porte et prend le bus jusqu'aux montagnes.

pseudo chance age approximatif mineure, m'sieur l'agent découverte du forum de partos en partos en plus kiznaiver et haikyuu sur la pa, comment ne pas s'inscrire ?