comme les fleurs rouges de la grande mauve

résistances

résistance à la douleur physique :
002%

résistance à la douleur morale :
040%

résistance à la pression :
055%

résistance à la solitude :
002%

résistance aux phénomènes inexplicables :
001%

forces

force physique :
007%

charisme :
002%

sincérité :
001%

capacité à raisonner :
030%

sang-froid :
060%

dans ses souvenirs les murs de la prison et de sa salle à manger se superposaient souvent : le papier peint défraîchi se mélangeait avec le béton beige et voilà qu’elle se savait plus où s’arrêtait la mère et où commençait la criminelle. c’était des souvenirs flous et éthérés avec des airs de rêverie d’un temps révolu, plongés dans une brume parme, quelque part au-delà du temps. c'était son orient bien à elle où ne fleurissait plus le soleil, un caveau plein d'ombres brunes qu'elle avait bâti dans l'argile de ses certitudes.
c’était hier, ou peut-être il y a un siècle. elle oubliait qu’elle avait été jean davis avant de redevenir jean watanabe : elle se regardait dans le miroir et reconnaissait à peine les sourires tailladés dans le marbre tendre de son visage. elle n’avait plus la beauté marmoréenne des nymphes, elle était devenue une charybde aux iris teintés des tragédies quotidiennes (celles qui n’arrivent qu’aux autres). dans ses vertiges parfois elle se retrouvait aux frontières troubles du réel, à rejouer des scènes écrites à l’encre pourpre dans sa peau diaphane, à ourler ses yeux de larmes qu’elle avait déjà mille fois pleuré. les pleurs en torrent avaient déjà sillonné les vallons de ses joues, nourrissant de sel ses lippes scellées, repues de baisers.

il n’y avait qu’un soir qui lui apparaissait clairement, une saint-barthélemy purpurine dans tout ce brouillard beige-gris d’une fadeur maussade.
c’était un vendredi à l’heure des vêpres. la nuit s’était retrouvée noyée d’une tiédeur amarante qui avait inondé la chambre à coucher et sali le papier peint de carnages cruels. dehors il faisait sombre, et la lueur électrique du plafonnier se reflétait dans ses yeux salis de tortures vermeilles : elle avait imprimé l’image sur sa rétine comme un grand tableau d’histoire, son propre radeau de la méduse au désespoir sanguinolent qu’aucune oraison ne saurait guérir. dans le massacre elle ne reconnaissait plus son fils ou son époux, auréolés de violence infernale comme les corps charriés par le styx ; sous l’éclat artificiel de l’ampoule leurs peaux prenaient des airs de nacres, de trésors enfouis dans le champ d’anémones étalé à ses pieds. c’était là tout son royaume sans richesses, à la rigueur domestique effondrée. dépouillée de tous ses diadèmes jean n’était plus reine de rien.
elle avait voulu fuir la brutalité âpre du désastre — ses escarpins avaient laissé des traces rouges sur la moquette du couloir. en appelant la police elle n’avait pas quitté des yeux le bouquet d’hémérocalles qui décorait le salon : elle se dit qu’elle préférait les pivoines. ce fut une longue nuit sans aube, et plus tard on avait arraché à ses bras toutes les fleurs dont elle aurait parsemé leurs tombes pour la coiffer d’une couronne d’épine comme la dernière des suppliciées,
une martyre des petites heures.


elle les avait aimés tous les deux. dans ses souvenirs leurs noms se retrouvaient gorgés d’une sainteté malsaine, de cette piété d’église un peu mélancolique : plus personne ne les prononçait. et parfois même, à la lisière du sommeil quand ses cils étaient bordés d’un émoi élégiaque, elle voyait se fondre leurs deux visages, et ne les reconnaissait plus.

c moi pablito vous connaissez les bails
la bise les ptits potes