in the end

résistances

résistance à la douleur physique :
050%

résistance à la douleur morale :
010%

résistance à la pression :
005%

résistance à la solitude :
005%

résistance aux phénomènes inexplicables :
030%

forces

force physique :
050%

charisme :
035%

sincérité :
009%

capacité à raisonner :
005%

sang-froid :
001%

Ariel s’était habitué à la cacophonie.

Sa vie se jouait sur un fond sonore strident dans une collision de vibrations criardes où se mélangeaient les cris de sa mère, les crachats de la télévision et les vrombissements de la rue, où les fêtards agglutinaient leurs voix ivres aux ronflements motorisés des automobiles.
Sur le tempo de cette esclandre, son crâne s’était mué en une caisse de résonance avec des échos qui se percutaient dans un boucan d’une puissance épouvantable.

Tout ce concert chaotique intériorisé au fil des ans, fit d’Ariel un enfant du vacarme, agité et dépourvu de finesse, à la voix forte et aux pensées inabouties; un océan de bruit gommait chaque ébauche de réflexion.
La sociologie voulait que cet environnement confus soit le lot des classes populaires. Son père et sa mère végétaient sur une éducation approximative qui étaient à l’image de leurs existences ; lacunaires où l’on ne pouvait prétendre guère d’avantage qu’à la survie. Il fallait péniblement achever le mois sur quelques ronds avant d’en entamer le suivant dans la même incertitude. On luttait le jour, on dormait la nuit, on anesthésiait la cervelle à coup d’émissions putréfiantes et de liqueurs fétides. Dans cet environnement où il était difficile de pousser droit, Ariel grandit tordu et rempli de carences.

Les choses le dépassaient.

Les effluves de son coeur étaient plus immenses que lui et des embryons de questions existentielles le dominaient de leurs ombre pénibles. Il aurait voulu comprendre pourquoi les choses étaient ce qu’elles sont, pourquoi son père s’exprimait par la violence et pourquoi la violence faisait naître sous sa peau, un nid infernal d’insectes qui grimpaient le long de ses veines. L’incompréhension l’avait toujours taraudé, en dévorant ses organes de l’intérieur et les synapses toujours affligées par une nuée bourdonnante, Ariel ne fut pas longtemps un enfant tendre.

Sa vie était un morceau trop cuit à la chair coriace mais il n’avait jamais rien recraché pour autant. Il mordait à l’intérieur avec des coups de mâchoires acerbes et des incisives de fer quitte à tomber sur un os.

__________

Dans un quotidien d’enfant, la violence est une absurdité, elle devient la factorielle d’une croissance accélérée et quand l’insouciance est arrachée on ne peut plus vraiment parler d’enfance.

Ariel n’avait pas de rêves dans lesquels se replier. Son appartement miteux était un champ de bataille où le mariage de ses parents se délitait sous une rancœur partagée qui enflaient dans des échanges explosifs. La rue était un quartier défavorisé où la racaille maraudait par petite bande et s’égarait dans des petits délits pour crever l’ennui des jours.

A cet âge là pourtant, Ariel n’avait pas encore tiré un trait sur l’amour. L’optimisme remplissait ses joues juvéniles et à l’époque, on ne connaissait pas à son regard le caractère si farouche de celui d'aujourd’hui. Il désirait un échappatoire et le trouvait  en se gavant des illusions d’un ailleurs providentiel.

Ce soir là, Ariel regardait la télévision avec attention. Ses parents dans la cuisine se disputaient dans des grands éclats. Avec l’alcool en combustible, la discussion s’enflammait pourtant il restait de glace, habitué au tapage et surtout effrayé d’y sombrer. D’y sombrer comme on s’enfonce dans un cauchemar où le tableau de sa famille part en fumée, où l’union sacrée s’écartèle sans rien pour la tenir ensemble. Cette réalité, Ariel sait qu’il peut la palper. C’est pour ça qu’il faut lui dénier son existence, les yeux rivés sur son émission d’enfant où un bouclier d’ignorance le protège. Mais par curiosité il détachait par intermittence son regard de l’écran et apercevait les gestes énervés, les yeux qui roulent et le rouge colérique qui chauffait les joues.

Peut-être qu’en étouffant toute cette agitation, elle cesserait d’exister.
Peut-être.

Il monta le son de la télévision aussi fort que possible.
Des voix assourdissantes s’unirent dans une symphonie grinçante.

Il y eut une réaction en chaîne, sa propre stupeur, la main courroucée de son père et une brûlure le long de sa joue.

Ce qui se maintenant ensemble dans un jeu d’équilibre ténu venait à présent de s’effondrer. A la fin on trouve toujours un début et parfois ils n’ont rien de remarquable. Ce jour-là, la violence devint son pain quotidien et pour peu qu’il n’ait pas faim, on irait le fourrer au fond de sa gorge.

__________

Ariel fut rapidement un enfant qui fila du mauvais coton. Dehors le plus souvent possible pour éviter un foyer aux huées blessantes, il s’associa à des groupes d’adolescents, aux langages rudes et aux occupations douteuses, dont le vagabondage était l’activité principale. Ils sillonnaient les ruelles et les impasses au milieu des jours désagrégés. Sous le regard mauvais des passants, la racaille fleurissait, comme par défi, pour mieux affirmer leur existence dans un monde qui semblait sans cesse vouloir les refouler au fond du dernier tiroir.

Ils se rassemblaient par esprit de similitude et de solidarité, se renforçaient dans leur propre misère et rognaient toujours ensemble, les os de leurs doléances. Au travers d’une amertume partagée, le monde était distordu. La jungle urbaine devenait un milieu sauvage où seul les prédateurs les plus féroces subsisteraient et comme l’union faisait la force, la bande avait des allures de meute et presque celui d’une famille recomposée.

Ariel était l’avorton de la portée. Tandis que d’autre flirtaient avec l’âge adulte, il venait à peine d’entrer au collège mais même avec sa maigre poignée d’année, le bagage conséquent qu’il portait comme un fardeau l’avait endurci et il avait tôt de distribuer des coups de pieds à quiconque voulait lui marcher sur les orteils.

__________

Monsieur Jenkins l’avait aidé à retrouver des rêves qu’il croyait disparu.

Biberonné aux exploits des plus grands boxers depuis son enfance, cet américain qui avait immigré à Asteria pour y partager son expertise et son savoir-faire sur sa passion, trouva à Ariel quelque chose qui en valait la peine.

Ariel ne savait pas quoi, parce que lui même n’apercevait rien en lui qui vaille le détour. Ses parents ne l’aimaient pas, le système éducatif l’incriminait de tous les maux possibles et imaginables, et son seul privilège était celui du goudron et du ciel bleu. Il savait bien qu’il serait un voyou qui n’arriverait jamais à rien et persuadé d’être à jamais cet incapable qu’on lui avait décrit tant de fois, il se contentait de vomir sa rancune sur les autres. A défaut de construire quelque chose de beau, il s’écraserait comme un tsunami sur tout ce qui et tout ce qui sera.

Et c’était justement ce qu’aimait Monsieur Jenkins.

Cette agressivité poreuse qu’Ariel suitait par tous les pores de sa peau, il la canaliserait et la métamorphoserait en quelque chose de grandiose. Ce gamin colérique, si apte à réduire en bouillie tout ce qu’il n’aimait pas, deviendrait un champion de boxe.

Alors Ariel quitta les rues pour un gymnase et les petits délits pour des gants de boxe. Sous la tutelle du premier adulte qui lui accordait de la confiance, il y eut un semblant de renaissance intérieure. Et sa colère qui ne demandait qu’à s’exprimer, Ariel la reformaterait en une entreprise démolition qui ne ferait de cadeaux à personne.

Il monta vite et s’écrasa encore plus vite.

Après avoir fait des vagues parmi les cercles amateurs où il était invaincu, une double fracture du radius et une rééducation impossiblement longue tuèrent dans l’oeuf une carrière qui n’avait pas encore commencée.

La faute aux mauvaises-habitudes, aux mauvaises fréquentations et aux bagarres de rues trop fréquentes. On oublie rarement d’où l’on vient et Ariel n'avait pas oublié ses premiers amis parce que la loyauté se repaie. Mais la fidélité avait un prix et la facture était salée.

Deux ans sans pouvoir frapper quoique ce soit, à son âge, ça représentait toute une vie et le temps de se remettre d'aplomb, il serait déjà trop tard.

Mr. Jenkins lui présenta ses excuses avec une mine contrite, comme on parle d’un mort.

__________

Il ne restait plus grand chose.

La vie avait repris son cours et le lycée aussi mais Ariel se fichait éperdument de ses cours, d’avantage encore de cet entretien avec un conseiller bizarre.

Il n’avait pas compris pourquoi on voulait de lui ici. Il ne se souvenait pas non plus quelle raison particulière l’avait poussé à accepter.

pseudo f@aandeDBZ age approximatif 22 découverte du forum je vais pas poucave mais qqun de très stylé m'a chauffé pour venir   en plus une dinguerie ces smileys , je pleure