Together | Atlas

résistances

résistance à la douleur physique :
025%

résistance à la douleur morale :
005%

résistance à la pression :
025%

résistance à la solitude :
030%

résistance aux phénomènes inexplicables :
015%

forces

force physique :
025%

charisme :
040%

sincérité :
010%

capacité à raisonner :
020%

sang-froid :
005%

Une inspiration. Deux battements.

Le temps passe et s’envole comme les papillons virevoltants de fleur en fleur.
L’innocence les habite. Ils n’ont aucune conscience du monde qui les entoure et de ses dangers. Ils vivent humblement au gré de leurs envies.

Avec Océane, nous étions pareils enfants.

Elle est mon double, celle avec qui je partage tout mon temps. Rien ni personne ne peut nous séparer.

Annonçant la venue du printemps, nous avons débarqué un même jour de mars. Mère avait pour habitude de nous conter des histoires le soir dans notre lit. Océane ne quittait jamais son lapin en peluche, alors qu’elle était pour moi mon unique doudou. D’après mère, c’était le moment le plus reposant de sa journée. Bien qu’elle ne s’occupe de nous, les cris d’Océane lorsque nous jouions étaient audible de toutes les ailes de la maison. Pour ma part, je tentais de freiner ses ardeurs avant que père ne nous dispute, mais sa douceur angélique m’empêchait à chaque fois d’agir à son encontre.

Nous fuyons alors dans le jardin d’Eden qui s’étendait sur plusieurs hectares à l’arrière de notre résidence.

Petit, j’étais en admiration devant notre labyrinthe qui n’était en vérité pas si extraordinaire. Toutefois, Océane n’hésitait pas à m’y suivre pour des parties endiablées de cache-cache. En grandissant, nous étendions notre zone de jeu jusqu’à la marre aux canards, puis l’ancienne porcherie devenue cabanon du jardinier. Seule une réserve, fermée par des fers sur une grande grille, nous était interdite.

La forêt maudite, l’appelions-nous.

Dans nos jeux, elle constituait l’antre des pires créatures du jardin. Cerbère, le chien du jardinier aboyait chaque fois que nous approchions de la demeure de sa maîtresse Dame Cornue. Cela marquait le game over de notre jeu et l’arrivée d’un domestique pour nous ramener à la maison faire nos devoirs. Mais un jour, j’avais piqué un os à moelle dans la cuisine et l’avait amené au chien des enfers. Celui-ci distrait, j’avais entraîné Océane à ma suite dans la forêt maudite. Sans rechigner, prête à vivre de folles aventures, elle m’avait suivi.

Nous avancions à pas de velours au travers de la sombre remise à ciel ouvert où personne ne semblait être allé depuis une décennie. Père avait certainement d’autres choses à faire et le jardinier suffisamment de travail avec le reste du jardin. Soudainement, Océane hésita. Elle qui était toujours la première à se lancer dans les explorations, sentait que nous n’avions pas à être là. Elle avait peur, j’en étais persuadé. Moi-même je n’étais pas totalement serein. Je la sommais de rester en lui prenant la main et en arguant que c’était l’arc final de notre quête.

Nous avions 8 ans.

Je souriais comme un imbécile. J’étais confiant et Océane croyait en moi. Elle m’emboîta le pas.

Je ne souhaitais que jouer.

Un pas de trop nous fit chuter.
Je me réveillais dans un trou obscur. Plusieurs mètres me séparaient de la surface. Nous étions tombés dans un ancien puits. Je me redressais en grimaçant de douleur. Des bleus parsemaient mes bras et mes jambes. Mes habits, je n’en parle même pas. Ils étaient crades au possible.
Cependant, ce n’était pas ce qui m’inquiétait le plus. Comme n’importe quel enfant, je m’étais déjà blessé par le passé. Et des gens nettoieraient bien mes affaires plus tard. Au pire, mes parents en achèteraient d’autres.
En revanche, je n’ai qu’une sœur. Il n’existe qu’une Océane. Il n’y a qu’elle que j’aime autant et même plus que ma propre personne.

Cette sœur, je la regardais étendue à côté de moi, les yeux écarquillés de peur. Je la retournais pour qu’elle me regarde et la secouais en l’appelant.

Son visage en paix était aussi doux que celui d’un ange.

Je la serrais dans mes bras avant de crier à l’aide. J’appelais, je gémissais, je hurlais de toutes mes forces que quelqu’un vienne la secourir. Je n’essayais même pas de gravir les parois du puits, ne pouvant me permettre de la laisser toute seule ici. Si elle se réveillait et qu’elle était toute seule, elle aurait peur, non ?

Sauf qu’elle ne se réveilla jamais.

Père vint me chercher le soir et nous enterrâmes Océane quelques temps plus tard.

C’est de ma faute.

Une inspiration. Deux battements.

La nuit me paraissait être encore plus longue que le jour.

Mes yeux restaient ouverts à fixer le vide à côté de moi.

Ma main caressait de temps-en-temps la place d’Océane avec l’espoir de la sentir auprès de moi.

Je pris son doudou lapin et le serrais fort contre moi. Il était imprégné de son odeur. C’était comme si, elle était avec moi en ce moment-même. Non, j’avais la conviction de la sentir avec moi. Ce sentiment était enivrant, c’était mon unique moyen de me sentir apaisé et de trouver le sommeil.

Après être parvenu à dormir, je me disais que les journées seraient plus supportables si Océane continuait de m’accompagner. C’est pourquoi, je ne comprenais pas que père et mère refusent de me laisser m’habiller avec ses vêtements. Mais ils eurent beau me défendre de ne pas le faire, je leur désobéissais.

Océane n’est pas morte, elle vit au travers de moi.

Pour me « soigner », père fit appel à plusieurs spécialistes ; des psychologues qui tentèrent d’étudier mon cas. Lors des entretiens, je fus le moins coopératif que je pouvais l’être. Je n’avais pas besoin de leurs conseils, je savais exactement ce que je faisais. Océane ne m’aurait pas oublié, elle non plus.

Mère choisit une méthode plus douce. Elle m’inscrivit dans plusieurs clubs de sports dans l’espoir qu’ils fassent de moi un homme viril. « Un homme, un vrai », comme ils disent tous. De tous ces sports, je ne me mis à pratiquer sérieusement que l’athlétisme et la boxe. En courant, je fuyais les démons et en boxant, je les affrontais.

Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai imaginé père à la place de ces sacs de frappe.

Au lycée, nos disputes devinrent monnaie courante. Il avait pour projet depuis ma naissance de me faire reprendre l’affaire familiale. Malgré les soucis qui s’étaient interposés dans son projet initial, il avait espoir que j’abandonne mon accoutrement ridicule à ses yeux pour un costard cravate de pingouin. Il n’avait de cesse de me répéter que je devais reprendre ma vie en main.

J’eus un malin plaisir à lui jeter sur son bureau ma lettre d’admission à l’élite d’Asteria. Évidemment, je faisais partie des meilleurs. S’il en avait douté, il en avait la preuve sous le nez. Et maintenant que j’étais accepté dans cette école, j’allais enfin pouvoir quitter à jamais cette maison des horreurs.

Ce n’était pas qu’une simple lettre, c’était un adieu.

Une inspiration. Deux battements.

Océane et moi prenions enfin notre envol.

pseudo Lumtos / Chat age approximatif Deux décennies + quelques années découverte du forum Par mon broloc Adrian  en plus Tout comme mon perso, je crois ne pas savoir dans quoi je me suis engagé en venant ici