comes and goes

résistances

résistance à la douleur physique :
025%

résistance à la douleur morale :
005%

résistance à la pression :
023%

résistance à la solitude :
035%

résistance aux phénomènes inexplicables :
012%

forces

force physique :
015%

charisme :
015%

sincérité :
038%

capacité à raisonner :
025%

sang-froid :
007%

Au bout des printemps essoufflés, Yishai arrêta soudain de grandir et se débarrassa de sa cuticule de stupeur. Il jetait un regard éteint aux allures d'un frère qui ne lui ressemblait pas, et aux capuchons rongés de ses stylos bleus. A son bureau balayé par un soleil chatoyant de fin d'après-midi, il comprit ainsi qu'il était devenu :
un autre. Il était un autre dans le regards des autres et il voyait ainsi, du dehors confortable, quel enfant un peu pathétique il avait fait. Car il s'était bouffé les lèvres en silence derrière les portes de cuisine pour ne pas oser troubler de chaudes larmes l'ordre orageux déjà établi, et détourné ses pensées des insultes lancées à la va-vite, d'une voix de colère ou d'un interdit tacite. Il avait longtemps eu mal au ventre à prier à la synagogue et à se figurer que YHWH s'intéresserait à ses petits soucis enfantins, ici que papa rentre un peu plus tôt du travail, là qu'Achilles veuille bien le laisser regarder dans sa chambre. D'abord il se souvenait avoir eu la nausée inexplicable des jours de pluie et des lourdes ambiances qui planaient dans une maison fantomatique, puis les raideurs collégiennes qui apprennent la patience en attendant sagement que les beaux jours reviennent.
Il avait été
petit et moche et pathétique et un peu drôle, oui, un peu drôle par la faiblesse évidente de ses bras qui n'ont jamais porté que des délicatesses. Yishai à l'aube des étés brûlants comprenait tout à coup tout cela et il se souvient avoir songé
à quoi bon
et avoir broyé sa vertueuse enfance de verre d'un ferme rejet des océans où on ne l'attendait pas pour se baigner et où on ne lui souriait que lorsqu'il ne savait plus son propre nom.

Les négociations sur le pas des portes avaient changé de chambre ; mais Yishai jusque dans son reflux méchant n'était qu'une pâle copie d'Achilles venu de son sang et de celui d'un autre. Lorsqu'il criait c'était un son inconnu, et lorsqu'il se taisait c'était un silence étrange aussi. Si HaShem n'exauçait pas ses vœux sans sueur, et si on ne bordait pas le cœur de son frère d'un petit sourire sans remous
franchement à quoi bon !
Il se sentait mieux.


* Sa mère est tombée enceinte peu après l'adoption d'Achilles.
* En tant qu'enfant naturel, Yishai fait l'effort de s'aplatir et fait cadeau de sa docilité à son frère, à défaut de son sang.
* Mais ça ne marche pas.
* Ses parents font bien attention à eux mais sont tellement occupés, que Yishai fait le choix de s'effacer pour laisser Achilles goûter à la lumière.
* Mais ça ne marche pas non plus.
* Lorsqu'Achilles va mal, Yishai ne parle pas. Lorsqu'Achilles va bien, Yishai n'ose pas rire plus fort que lui. Lorsqu'à l'école on met ses chaussures de sport dans les toilettes ou du porc sur son plateau, Yishai garde cela pour lui.
* Durant l'été il entrevoit enfin la fin de la puberté, et on se met à ne plus le reconnaître dans la rue. Les personnes qui riaient, oh, "gentiment" sur son passage s'intéressent maintenant à lui.
* Il n'arrive pas à s'intéresser à elleux en retour.
* Il n'arrive, pour ainsi dire, à rien. Une frustration d'un genre nouveau le fait jurer au temple et vouloir saisir la lumière qui auréolait Achilles. Yishai veut montrer que lui aussi sait faire des bêtises.
* Mais cela non plus
* ça
* ne marche
* pas.

Slt c'est Jay, jsp quoi dire d'autre voilà je vous aime beaucoup, j'espère que Shai vous plaira.