il rend la commande de matériel scolaire accessible à tous

encore un matin,
encore un soir,
les chansons ne manquent pas pour décrire la vie de Caprese, même s'il se contente toujours de fredonner les mélodies sans vraiment penser aux paroles souvent vites oubliées.

comprenez le, il occupe ses tournées habituelles comme il peut.
ces "patrouilles" inutiles à travers les bâtiment en inspectant le matériel et en comptant les chaises dans chaque salle n'étant elles mêmes qu'une invention pour occuper ses journées, parfois très vides. il aiderait bien les surveillants, qu'il voit courir d'un bout à l'autre des bâtiments, mais il préfère encore les regarder et faire des commentaires sur eux avec les gens qu'il a au téléphone.

alors il avance,
un pas après l'autre,
un carnet et un stylo serrés entre ses doigts, autant que son cœur l'est depuis qu'il a revu quelques apparitions de son passé.

mais c'est pire que de simples apparitions, puisqu'ils sont bel et bien réels, présents, et qu'ils lui adressent la parole régulièrement. depuis, lorsqu'il en a marre de se cacher dans la forteresse de son bureau, avec son écran d'ordinateur comme seul rempart pour se dissimuler, il arpente le bâtiment topaze qui ne contient aucun de ses deux bourreaux.

c'est un peu tarabiscoté, de prendre la fuite en faisant des aller retours dans des couloirs qu'il connait par cœur, mais ça lui convient presque tant qu'il arrive à contrôler le flot de ses pensées.

une nouvelle salle.
ah, merde, est-ce qu'ils pourraient ranger un peu ? ils nous prennent pour des bonniches ?
encore une autre salle.
c'est quoi ce bordel, pourquoi ils laissent traîner comme ça des microscopes qui coûtent autant de pognon ? ... s'il en avait autant, qu'est-ce qu'il achèterai bien avec... ? en tout cas, il en prendrait soin, c'est sûr !
et encore une nouv- ah tiens.

cette forme, au bout du couloir, qu'il n'avait pas aperçue avant, sûrement trop occupé à foudroyer la terre entière, c'est une silhouette familière. chaque pas qui le rapproche d'elle lui confirme cette première impression, et chaque centimètre de moi à franchir agrandit le sourire qu'il affiche franchement.

* salut. la journée est un peu longue, alors je me permet de venir t'embêter un peu.
cette phrase, il la dit avec un air si enjoué qu'il serait bien difficile de lui en vouloir pour sa démarche un peu trop familière. il avait déjà discuté avec la tutrice et savait à quel point elle écoutait admirablement tout ce qui lui passait par la tête et qui attirait ses foudres aux moments précis où ils se croisaient, alors il ne se gêne pas pour annoncer ouvertement la raison de sa venue.

il l'aime vraiment bien, en fait.