i want a CHURCH BOY that goes to CHURCH and read his BIBLE

parfois, on fait des conneries, dans la vie. des belles, même, Bic le sait bien.

si vous pensez à sa petite altercation, devrais-je plutôt dire sa discussion cordiale, son échange professionnel avec Clyde Tanoshi, il ne regrette pas du tout, au contraire, il estime que c'est même une des meilleures choses qu'il ai pu faire de sa vie. il a même l'impression d'être relativement moins tendu, ces derniers jours. c'était vraiment thérapeutique ce pugil- cet entretien formel.

non, ce n'était pas exactement ça, le problème. ils ne s'étaient pas dit un seul mot depuis et ne s'était jamais regardé en face, mais cela aussi contribuait à l'atmosphère de calme et l'attitude confiante du surveillant qui patrouillait les couloirs en ayant l'impression d'être au sommet jusqu'à ce qu'on lui pose des questions sur les griffures qui recouvrent sa peau et ne font que souligner les bleus qui ornent son visage. non le problème...

le problème c'est que ça n'a absolument réglé aucun de ses problèmes, malgré la sérénité qu'il en retire.

rien.
nada.

alors ça y est, le voila obligé de capituler après une semaine à peine plus reposante que d'habitude. il avait fallu subir les regards épuisants des collègues et des élèves, les remontrances de ses chefs un peu trop au courant, mais de quoi exactement, et beaucoup trop de  paperasse pour obtenir un nouvel ordinateur, déposé sur le bureau de sa chambre dans un silence assourdissant qui lui donnerait presque des acouphènes rien que d'y repenser.

ça pue la défaite et surtout l'alcool, quand il rentre dans la chambre étroite, bien trop tard, alors que la lumière est déjà éteinte et la forme de clyde se dessine sur son lit, dans la pénombre. il fait attention à ne pas faire de bruit, se prépare précautionneusement bien que ses mains semblent répondre à sa pensée avec une certaine latence, mais il prend le temps, correctement, de se coucher. autant dire qu'il est bien rond, sur ce coup. et de bonne humeur, son sourire n'arrive pas à disparaître. et ses yeux restent ouverts, mince, pourquoi est-ce que tout le monde a décidé de désobéir, ce soir ?

il a envie de se lever, de papoter, de se plaindre, un peu. beaucoup. mais pour ça il faut une oreille attentive !

tous les systèmes d'alarme sont désactivés dans son cerveau et tout le monde est parti en pause alors la voix est libre pour s'écraser par terre en grognant de douleur là où le sol rencontre sa peau tuméfiée et griffée. il se dépêche de dire chut !! pour se rappeler de ne pas faire de bruit et chuchote :

* eh, ducon ? il s'avance. ... clyde ? encore un peu. tu dors, dis ?

il s'assied au sol, tout contre le lit de Tanoshi, à côté de sa tête. il tend une main, croit être discret et la pose sur ce qui semble être une épaule. il fait noir, mais ce n'est peut être pas plus mal.