hater's killah

la panique est naïve ; elle vient là, pointe le bout de son nez brusquement quand jay s'emporte dans un reproche terrifiant. orestes écarquille ses yeux et il est à bout de souffle, la poitrine bloquée dans un silence terrifiant. il ne sait quoi répondre à une telle accusation et se maudit de son inconvenance à ton égard - qu'il est stupide, qu'il se sent mal ! son coeur bat plus vite et il sent un sillon douloureux se creuser dans sa poitrine, l'empêchant de respirer. ses lèvres sont maintenant maudites et il se sent tellement coupable, terrassé par ta présence et indigne.
il devrait réussir à répondre oui, à toutes les belles intentions, à les accueillir et à les rendre des milliers de fois, de manière grandiose pour se sentir incroyablement inoubliable. il est terrifié. totalement pétrifié par l'idée même de voir les choses en grand tant elles contrastent avec ses humeurs d'antan.

alors il lui dit, s'il te plaît, alors il lui dit de belles choses qu'il ne veut pas. il ne veut pas de toute cette attention maudite tant elle était désirée autrefois. il ne pourrait expliquer une pensée aussi contradictoire que celle-ci. jay s'est rapproché. il se sent petit, minable. il est effacé alors qu'il est le centre de la discussion, écrasé par ses remords.
de l'amour au pétrole, c'est ce qu'ils disent ; c'est de l'amour de plastique, de l'amour qu'on pense éternel mais qui finira par se tarir, bien plus vite qu'on puisse l'imaginer dans notre réalité.
orestes, aussi illusionné et utopiste soit-il, a une vision assez nette et réaliste de ce que représente jay ; quand il sera lassé, il disparaîtra. il le veut encore et encore, quitte à ne pas être proche comme il le désirerait.

il est à deux doigts de pleurer de panique mais rien ne vient, ses iris fuient, s'accrochent à tout sauf à jay. il espère secrètement qu'ils seront vite interrompus par autrui car à l'instar de celui qu'il admire plus que tout, il n'est pas capable d'assumer le poids de cette discussion.
non, non ! il agite ses mains de manière grossière. bi-bien sûr que tu n'as rien f-fait de mal.
cela lui prend un réel temps pour réfléchir à quoi dire.

il étouffe.

ce n'est pas que je ne t'aime pas. c'est qu'il l'adore. j'ai p-peur de mal faire... c-comme tu dis je s-suis pas à la hauteur. il ne le sera jamais. tu m-me fais un peu p-peur. car il a peur de s'y brûler.

il étouffe.